Notre voix, en propre

Dans l’usage que nous faisons de cette voix qui est la nôtre, il s’agit surtout de ne pas « jouer », mais d’être. Ne pas passer sur le mode déclamatoire ! A l’instar du comédien, c’est notre voix en propre, même si nous la prêtons, à un rôle, à une ligne mélodique. Vivre et montrer les émotions qui nous sont propres. Dans tous les cas, à travers notre voix, l’auditeur reconnaît alors sa propre voix, ses propres émotions, son souffle, ses gestes, alors que, au départ, ni la voix, ni le geste, ni la posture ne lui sont familières, encore moins semblables. Pourtant notre voix, notre souffle, notre geste sont fondamentalement lui-même, son humanité reconnaissable.

La voix – la voie

François CHENG raconte — pour nous faire entrevoir l’étymologie chinoise — que le paysan qui poussait son troupeau donnait de la voix pour le guider sur la bonne voie. La « voie » et la  « voix » sont représentées par le même signe, en chinois : le TAO.

Les philosophes, inspirés par l’étymologie du mot, ont cultivé l’entrecroisement des deux sens. Coïncidence des coïncidences : en français, la voie et la voix sont homophones, faisant en quelque sorte écho au « tao » chinois. Continuer la lecture de « La voix – la voie »