Nostalgie de la lumière

Le spectre des étoiles, tel que les énormes télescopes des observatoires installés dans l’immense désert d’Atacama au Chili peuvent le capter et l’illustrer, marque clairement la présence du calcium, aux confins de notre univers. Ce même calcium qui forme notre squelette et constitue les os blanchis des cadavres éparpillés par la dictature militaire, pour qu’on ne les retrouve jamais. Le film de Patricio Guzmàn est un hommage à cette quête du passé – d’un passé très lointain, infiniment lointain, des extrémités, et celui – occulté, oublié, honteux, .. des victimes de la dictature, disparus par milliers. Ce film est de toute beauté.

Nostalgie de la lumière, la bande annonce

La drôlesse

En 1979, j'ai vu - sur l'écran d'une minuscule télévision Sony en noir et blanc, le film de Jacques Doillon, La drôlesse. J'étais chez mes parents, à Profondeville, quelques semaines avant de partir à Zagreb pour une année d'études. J'ai le souvenir précis de l'émotion qui m'a saisi ce soir-là. Le film était diffusé en toute fin de soirée, la maison était endormie, j'étais seul et je découvrais Doillon dont je ne savais rien. Et je suis resté plus seul encore dans la nuit et bouleversé par la dernière scène du film: On dirait que je suis morte.

Vingt-cinq années plus tard, je tombe sur l'édition du coffret de DVDs consacré aux films de l'enfance: La drôlesse, Ponette, Un sac de billes, La vie de famille (MK2, 2004). Je retrouve La drôlesse. Et l'immense émotion que ce film avait soulevée en moi. Soudain plus forte encore en voyant, dans les bonus du DVD, l'interview de Dominique Besnehard, qui à l'époque - avant de jouer le rôle de l'instituteur - avait été chargé de trouver les interprètes du film. Il raconte la découverte de "Mado", la jeune "drôlesse" , dans une école de village. Il parle de sa famille, de son histoire et puis - à ma grande stupéfaction - de sa mort. Et c'est le choc, de découvrir tout à coup que la réalité a rejoint la fiction: Mado est partie, dans la réalité, comme elle voulait le faire tendrement croire dans l'histoire. Mais elle n'a pas fait "comme si". Elle est morte pour de vrai, bêtement, par manque de soins, d'une leucémie foudroyante. Son absence signe une perte irrémédiable.

Le temps des grâces

Le captivant documentaire de Dominique Marchais sur le monde agricole français en ce début du 21e siècle. La rupture de l’après-guerre, la modernisation et l’industrialisation des cultures, la destruction des milieux ancestraux, la disparition des techniques et du savoir-faire immémorial, … Quel espoir, quel avenir, quel nouvel accord entre l’homme et la nature, à travers l’agriculture ?

Avec le témoignage, la belle parole de Pierre Bergounioux, notamment: Extrait