Idée de l’étude

Ici l’étymologie du terme studium se fait transparente. Elle remonte à une racine st- ou sp-, qui désigne les heurts, les chocs. Étudier et s’étonner (studiare et stupire) sont donc parents dans ce sens-là: celui qui étudie est dans l’état de celui qui a reçu un choc et demeure stupéfait devant ce qui l’a frappé, incapable aussi bien d’en venir à bout que de s’en détacher. Celui qui étudie est donc toujours stupide.

Giorgio AGAMBEN, Idée de la prose, p. 45


Je note, en complément, selon Isidore de Séville (c.560-636):

Étudiez comme si vous deviez vivre toujours; vivez comme si vous deviez mourir demain.

La persévérance

Peut-être que notre écriture est – seulement- à l’identique de nos lectures: nous n’écrivons rien de plus, rien d’original. Peut-être aussi que notre pensée n’est pas nouvelle, et que d’autres l’ont pensée avant nous. Peut-être que notre pratique artistique la plus personnelle n’est, elle aussi, que la pâle copie d’une musique déjà entendue…

Il faut pourtant aller jusqu’au bout du geste, jusqu’au noyau dur de la pensée personnelle, et creuser toujours pour l’atteindre. C’est bien là la persévérance du travail artistique, sa justesse, son sens.