Angoulême, vers l’ouest

A la fin du mois de mars, j’arrivai à Angoulême un soir de printemps. Je montai jusqu’à la ville haute, au bas des remparts, où j’avais mon logement. La fenêtre donnait plein sud-ouest sur le dénivelé et la voie du chemin de fer, dont le tunnel coupe la colline. Soirée douce, fraîche et tranquille.

Angoulême

La gare d’Angoulême n’a vraiment rien de remarquable. J’y passe, je m’y arrête quelquefois. J’aime me rendre à Angoulême, au moins pour le temps que je prends, quand c’est possible, à déambuler une heure ou deux dans la vieille ville, haut perchée, dans le soir tombant. J’ai des souvenirs d’arrière-saison, froide et ensoleillée, dans des rues tranquilles: rares passants, quelques voitures, échanges de paroles qui résonnent entre les murs des vieux immeubles. Un matin, cependant, très tôt, avant d’embarquer dans le petit train régional qui devait me conduire vers ma destination finale, je marque le pas devant une stèle dressée à proximité immédiate de la gare. Ce n’est pas un monument ancien, la pierre est brillante encore, la gravure du texte commémoratif porte un or tout neuf1. C’est un granit rose, fiché dans une dalle de béton, au bord de la rue qui monte vers la ville. Continuer la lecture de « Angoulême »