Je me défie des livres

Je me défie des livres alors que j’y passe le plus clair de mon temps. Non, je me défie de moi-même parce que les livres m’offrent, souvent, une version approchée de ma propre expérience et que je m’en remettrais volontiers à eux du soin de s’acquitter pour moi du pénible travail d’élucidation en quoi écrire consiste (…)

Pierre BERGOUNIOUX, Conversations sur l’Isle, p.17

Tant qu’il y aura du papier

Parfois le monde m’irrite et m’ennuie; certes il me semble impossible de vivre un instant de plus, je voudrais m’en aller et me perdre je ne sais où; mais si, alors, je mets la main sur du joli papier ordinaire, très blanc, sur un bon pinceau, sur de l’épais papier blanc de fantaisie, ou sur du papier de Michinoku, je me sens disposée à rester encore un peu sur cette terre, telle que je suis …

Sei SHÔNAGON, Notes de chevet, citée par L.Schlechter, Le murmure du monde, p. 99

De fond en comble

Toute une littérature voudrait faire croire que dès qu’on s’engage dans cette voie tout devient facile, que l’on va coïncider avec soi-même, se sentir très vite dans un état de bien-être, eh bien, rien n’est plus faux … on se trouve dans un état d’épuisement, on est remodelé de fond en comble … [silence]

Charles JULIET en son parcours, p. 55