MORANDI

Nature morte 1962Il y a quelques mois, j’ai eu la chance d’être à New York et de voir, au Metropolitan, la magnifique exposition montée avec le musée de Bologne. Le parcours de Morandi s’y trouve illustré: depuis ses premières natures mortes, ses paysages tranquilles, jusqu’aux dernières compositions. Je pense notamment à ce magnifique trait de pinceau (encre de Chine ? aquarelle ?) qui figure un vase ou deux, mais dans un geste tellement simple qu’on en reste muet.

J’aime beaucoup Morandi. Je le connaissais peu, mais déjà par le texte que Philippe Jaccottet lui a consacré (Le bol du pélerin, La Dogana, 2001). Il y a dans cette peinture une telle économie que le monde semble s’être réduit à quelques lignes, un volume d’une épure parfaite.

Ma table de travail

Roses PalJ’ai sous les yeux, quand je travaille, ces roses de Palézieux. J’ai acheté cette petite gravure à Genève, par une après-midi d’hiver. Elle m’accompagne de son or et éclaire doucement le bureau sur lequel j’écris.

La revue Conférence a rendu de fréquents hommages au dessinateur, dans plusieurs numéros. Les éditions de Conférence ont aussi publié plusieurs livres d’exception, avec des gravures de Gérard de Palézieux: notamment un texte de Maurice Chappaz (Voici le garde-voie) et un texte de Philippe Jaccottet (Très peu de bruit).

Jaccottet a publié chez Fata Morgana (2005) ce petit hommage: Remarques sur Palézieux. Il y écrit notamment:

(…) des objets nourris, caressés, comme approfondis par le temps, des objets immobiles, arrêtés, et que voilà rassemblés dans une chambre qu’on ne voit pas mais qu’on devine silencieuse, fermée (et le paysage lui-même a souvent quelque chose d’une chambre), arrangés avec un soin patient, un tendre respect, sur une table, comme sur un autel domestique, pour un culte sans éclat, rendu à voix basse à une divinité silencieuse et sans nom.

Pour aller plus loin, voyez aux éditions de La Dogana, la très belle monographie consacrée à Palézieux.