J’ai toujours désiré faire un orchestre de voix. Nouvel art qui attend ses artistes ou plutôt que ses artistes attendent depuis des siècles, ces disponibles que ni le théâtre ni la musique ne pouvaient satisfaire, ni même le cinéma.
L’inspiré pourra, la voix qu’il entend en lui, la jeter toute crue, toute « comme elle est », et différente de la sienne, dans cet instrument de délices futures et l’opposer diaboliquement à d’autres non moins particulières, non moins exaltantes propres à lui, à ses personnages, enfin il émettra ses voix.
Henri Michaux, Idées de traverse