Dans Cinq méditations sur la beauté (p. 26), François CHENG évoque le fait que la beauté nous paraît presque toujours tragique — hantés que nous sommes par la conscience que toute beauté est éphémère.
De même, dans le grand récit héroïque japonais, dit du Genji, s’exprime ce sentiment douloureux de la beauté que les Japonais appellent «mono no aware».
C’est le sentiment que nous pouvons ressentir devant l’œuvre d’art, cette conjonction d’émerveillement et de souffrance, celle qui naît du sentiment de la fugacité de ces instants de bonheur irrépressible, puissant.
La lecture du petit livre de Ito Naga m’amène à ajouter [juillet 2015] cette citation:
Mono no aware, c’est l’émotion que l’on éprouve devant les changements subtils de la nature.
Mais Ito Naga ajoute, sibyllin:
Il se trompe en pensant que Mono no aware signifie « nostalgie », mais on devine pourquoi il pense ainsi.