Capitaine d’un fleuve

Ne m’étant pas, enfant, prêté à jouer avec le sable des plages (manque désastreux dont je devais me ressentir toute la vie), il m’est venu, hors d’âge, le désir de jouer et présentement de jouer avec les sons.

Oh! Quelle étrange chose au début, ce courant qui se révèle, cet inattendu liquide, ce passage porteur, en soi, toujours, et qui était.

On ne reconnaît plus d’entourage (le dur en est parti).

On a cessé de se heurter aux choses. On devient capitaine d’un FLEUVE…

Henri Michaux, Premières impressions