Le théâtre, c’est simple: tu t’assieds dans le noir et tu écoutes la lumière.
Christian BOBIN, Ressusciter, p. 94
Le théâtre, c’est simple: tu t’assieds dans le noir et tu écoutes la lumière.
Christian BOBIN, Ressusciter, p. 94
Un temps superbe au bord du lac Léman pour la 20e semaine internationale de piano et de musique de chambre de Blonay. J’y étais les 18 et 19 août 2009. Les deux concerts auxquels j’ai assisté étaient admirables ! C’était un grand moment de découverte, d’attention émue, de bonheur musical.
Le mardi soir, musique russe (Stravinsky, Suite italienne – Prokofiev , Sonate pour piano et violoncelle – Chostakovitch, Trio) avec des musiciens de tout premier plan: Isabelle Trüb, piano; Nancy Benda, violon et Niall Brown, violoncelle.
Le lendemain, Ravel , les Chansons madécasses – Debussy, la Sonate pour violoncelle et piano et Schönberg, le Pierrot Lunaire.
Ce soir-là aussi, les interprètes étaient magnifiques: Jorge Pepi-Alos, piano , Isa Lagarde, chant, Noëmi Schindler, violon, Christophe Roy, violoncelle, Guillermo Lavado, flûte, Pierre-André Taillard, clarinette, sous la direction de Rodolfo Fischer.
Les concerts se donnent sous la voûte bleue de l’église de La Chiésaz. Tout à côté, le petit cimetière sur lequel veille un cèdre gigantesque.
Au Théâtre du Nord, à Lille, ce 22 mai 2009.
Texte et mise en scène de Jan Klata (Pologne) – en allemand et en polonais.
Il est important de dater l’événement parce que, d’ici très peu de temps, cette pièce de théâtre – mais est-ce du théâtre ? – ne pourra plus être montée. Les 10 personnages principaux sont les acteurs de leur propre histoire. Ils témoignent, à leur tour, de leur enfance et de leur jeunesse dans cet espace incertain de la Pologne de la fin de la 2e guerre mondiale. A Yalta, la modification des frontières de la Pologne est décidée par les trois grandes puissances, et le sort de populations entières est scellé: les habitants de l’est du pays, annexé par les Soviétiques, iront occuper les maisons, les fermes, les commerces des Allemands chassés de cette Prusse orientale qui devient, de facto, la partie ouest de la Pologne.
Le spectacle ouvre un espace de mémoire possible, dont nous sommes requis d’écouter le récit terrible. L’émotion est liée à la réelle présence de ces 10 « grands témoins » et à l’irrépressible nostalgie qui nous envahit à l’évocation des bonheurs disparus.
Ilse Bode, Angela Ubrich, Karolina Kozak, Hanne-Lore Pretzsch, Dietrich Garbrecht, Matthias Göritz, Jan Kruczkowski, Zygmunt Sobolewski, Jan Charewicz et Andrzej Ursyn-Szantyr.
Hommage leur soit rendu.