Je termine 1797. Pour une histoire météore de Anouchka Vasak. Un objet délectable, aux éditions Anamosa – dont on ne peut que recommander le catalogue. En exergue de sa Conclusion, elle insère une superbe citation de Peter Handke (Les Innocents, moi et l’inconnue au bord de la route départementale).
Handke, dans sa propre traduction en français, conserve les mots et les locutions de l’allemand. Les voici – avec le plaisir de ressentir presque physiquement à l’énoncé, la finesse synthétique et tellement évidente de la langue allemande.
Tellement qu’on est près d’oublier – mais elle revient en force dès la fin de la lecture – l’extraordinaire poésie de cette liste de consignes pour observer les oiseaux !
MOI
Qu’est-ce qui est essentiel pour observer les oiseaux ?L’INCONNUE
Le regard inné pour tout ce qui est dru – für alles was Flügge ist. Le regard-éventail. Der Fächerblick. Le regard-bordure. Der Säumblick. Le regard-bourrasque. Der Windwellenblick. Et avant tout, le regard-plume. Le regard pour tout ce qui est emplumé. Der Gefiederblick.