Tant qu’il y aura du papier

Parfois le monde m’irrite et m’ennuie; certes il me semble impossible de vivre un instant de plus, je voudrais m’en aller et me perdre je ne sais où; mais si, alors, je mets la main sur du joli papier ordinaire, très blanc, sur un bon pinceau, sur de l’épais papier blanc de fantaisie, ou sur du papier de Michinoku, je me sens disposée à rester encore un peu sur cette terre, telle que je suis …

Sei SHÔNAGON, Notes de chevet, citée par L.Schlechter, Le murmure du monde, p. 99