L’oeil

Mucilage enchâssé dans une caverne osseuse, une fois privée de l’être, l’œil est destiné à pourrir quelque jour dans la tombe, à se dissoudre de nouveau en boue liquide ; mais aussi longtemps que subsiste en lui l’étincelle de vie, il sait jeter d’admirables ponts éthérés par-dessus tous les gouffres de l’extranéité qui se peuvent interposer entre un humain et un autre.

Thomas MANN, Les Confessions du Chevalier d’industrie Felix Krüll