La lecture réparatrice

Je note, dans un entretien accordé par Steiner, intitulé L’Art de la critique, et consacré à son expérience d’enseignant:

J’aimerais qu’on se souvienne de moi comme d’un bon maître de lecture, par quoi j’entends une lecture réparatrice en un sens profondément moral: la lecture devrait nous attacher à une vision, engager notre humanité, nous rendre moins capables de passer notre chemin. (…) Est-il une forme d’éducation, d’apprentissage de la poésie, de la musique, de l’art et de la philosophie qui rendrait un être humain incapable de se raser le matin (…) parce que la glace lui renvoie quelque chose d’inhumain ou d’infra-humain?

G.STEINER, Les Logocrates, p. 124