Il est rapporté, dans presque tous les témoignages documentés1, que la violence faite aux femmes se porte d’abord au visage et au ventre. Je suis saisi par le fait que ce sont les zones les plus expressives de l’humain, les plus vulnérables comme les plus symboliques, qui sont ainsi frappées, mais aussi parce que ce sont les centres du chant: le ventre et le visage – l’énergie et l’expression, la force et l’émotion. Ce n’est pas un hasard.
Pas un hasard non plus d’entendre, lors d’une représentation des Barbares de Maxime Gorki, dans la 3e partie, Anna Fiodorovna revenant vers son mari, qui raconte ce qu’elle a vu « là-bas »: des enfants maltraités, des femmes battues « à coups de poing sur les yeux, sur la bouche, … dans le visage, à coups de pieds dans le ventre ».