L’idée de relation

Tout passe donc par l’approfondissement constant de l’idée de relation, conçue non pas comme système diplomatique en vue de ménager des occasions de compromis ou d’excitation mais comme conscience intérieure de la présence du monde. Non pas comme source d’obligations morales ou psychologiques, mais comme l’élargissement d’une solitude qui ne se perd jamais de vue. Non pas la relation pour satisfaire aux exigences d’un statut ou d’une appartenance, pour servir un intérêt supérieur dont elle serait le moyen ou l’instrument, mais comme expression première, en fait et en droit, de la réalité. Non pas la relation comme crispation de la volonté, comme prétexte à torture, comme jeu d’échecs de l’âme, mais comme possibilité d’abandon toujours renouvelée, comme recours toujours plus secourable, comme seule médiation possible.

Jean SUR, 68 forever, Arléa, p. 72

Les écluses de l’inachevé

Jean SUR explique quelque part que le pouvoir – qu’il appelle cette crispation prétentieuse et puérile du moi n’est, précisément, rien. Il faut donc abandonner le pouvoir, la crispation, pour la liberté du lâcher prise et de la confiance. Le pouvoir empêche l’accès au monde et l’accès à soi-même. Il parle de rouvrir les écluses de l’inachevé et du mystère. Au-delà de la formule, un programme ! qui est magnifique.