Parler pour les muets

Un écrivain possède une petite voix publique. Il peut s’en servir pour faire quelque chose de plus que la promotion de ses œuvres. Son domaine est la parole, il a donc le devoir de protéger le droit de tous à exprimer leur propre voix. Parmi eux, je place au premier rang les muets, les sans voix, les détenus, les diffamés, par des organes d’information, les analphabètes et les nouveaux résidents qui connaissent peu ou mal la langue. Avant d’être amené à m’intéresser à mon cas, je peux dire que je me suis occupé du droit à la parole de ces autres-là.

Ptàkh pìkha le illèm: « Ouvre ta bouche pour le muet » (Proverbes/Mishlé 31,8). Telle est la raison sociale d’un écrivain, en dehors de celle de communiquer: être le porte-parole de celui qui est sans écoute.

Erri de LUCA, La parole contraire.

Agir par la poésie

J’ai été un militant politique et syndical actif. Sans renier mes convictions, j’ai choisi ensuite d’agir dans et par la poésie. Parce que j’ai foi en la poésie, en sa capacité à hausser les consciences, et que je crois comme Giuseppe Conte que « la poésie est la première forme de résistance spirituelle ». Parce qu’elle subvertit la langue commune et les représentations molles de la réalité, elle est une objection fondamentale à l’affaiblissement des consciences. Non pas tant en raison de ce qu’elle dit, mais de ce qu’elle est.

Jean-Pierre SIMEON, Un art du partage

Con fuoco

Les dernières pages de ce petit livre 1, publié chez Jacques Brémond, sont intitulées Pour sortir du manège.

Serge VELAY nous y donne une magnifique déclaration d’amour à l’écriture.

Voici ces pages (cliquez sur le titre de l’article / sur les pages pour afficher).