Voyages

Les lueurs de l’Est ne dorent pas les eaux du rivage, et les lumières de l’Ouest ne recouvrent pas l’homme qui regarde.

Seul jusqu’au destin du rivage résonne le chant de ceux qui s’en vont: Adieu, étranger aux visages enfouis.

Penti HOLLAPA, Depuis le rivage

Mes voyages, comme autant de chemins ouverts et autant de pertes. Le mystère de ce parcours. Et les écrivains voyageurs. Le premier d’entre eux: Nicolas BOUVIER [L’usage du monde], et bien d’autres, à leur façon: Jacques LACARRIERE, Ella MAILLART, Laurie LEE, Albert LONDRES, Claudio MAGRIS, …

Le progrès

afghanistan1En 1939, Ella MAILLART visite l’Afghanistan1. Elle découvre, dans une vallée, une filature construite par des ingénieurs allemands2.

Elle écrit à ce sujet: Essayant d’analyser ce que j’avais éprouvé en découvrant cette filature cachée au cœur de l’Hindou Kouch, je demandai aux Allemands si cela ne les inquiétait pas de penser à la misère que cette grande construction avait déjà causée dans la vallée. Les acquisitions techniques de notre civilisation ne sont-elles pas une malédiction lorsqu’elles arrachent les Afghans à leur milieu et les plongent trop brusquement dans une vie qui n’a pas été faite pour eux ? Mais ces ingénieurs n’étaient pas disposés à reconnaître que leur centrale électrique déracinait la vie des indigènes. Naturellement, ils mentionnèrent le Progrès, notre dieu émacié qui profite des guerres. C’était leur travail de construire, et tant qu’ils construisaient, ils étaient contents. Heureux ceux qui ont la vue courte et ne voient pas plus loin que ce qu’ils peuvent toucher ! Continuer la lecture de « Le progrès »