Coutances, Normandie

Coupant le ciel de printemps, l'occultant presque complètement, à l'exception - en fin d'après-midi, d'une lune toute lointaine au droit de l'image, la cathédrale de Coutances au soleil couchant, à la nuit, au petit matin. La fenêtre de ma chambre lui faisait face, mais je devrais plutôt dire que la cathédrale la considérait frontalement de toute sa hauteur fléchée.

Angoulême, vers l’ouest

A la fin du mois de mars, j’arrivai à Angoulême un soir de printemps. Je montai jusqu’à la ville haute, au bas des remparts, où j’avais mon logement. La fenêtre donnait plein sud-ouest sur le dénivelé et la voie du chemin de fer, dont le tunnel coupe la colline. Soirée douce, fraîche et tranquille.

Dans un conte chinois très vieux

Dans un conte chinois très vieux, il y a une maman qui, pour guérir son enfant condamné par les médecins, fait un arrangement avec un diable. Un arrangement très compliqué, avec des déserts, des grillons géants, des villes disparues, tout un périple, mais l’enfant guérit. Et plus tard, au moment des fêtes (des Jours de l’An chinois), la maman se demande quoi donner au diable. Continuer la lecture de « Dans un conte chinois très vieux »

De l’innocence, s’il vous plaît

En suivant ma curiosité pour la littérature qui s’écrit en Suisse, j’ai ajouté un jour à mon panier d’achats un recueil de récits de Erica Pedretti, Combien d’aurores encore …, édité à Genève, chez Zoé. Un peu plus tard, et pour ajouter à la confusion, un roman qu’elle a publié aux Editions Ecriture à Paris en 1992, Valérie ou l’oeil profane. En me fondant, sans creuser plus avant, sur la consonance de son nom, j’avais classé ce livre à l’époque parmi les nombreux livres de littérature italienne qui remplissent quelques rayons de ma bibliothèque au deuxième étage. Ce qui explique aujourd’hui pourquoi j’ai mis autant de temps à le retrouver, puisque je savais – depuis longtemps déjà, que Erica Pedretti, si elle vit en Suisse depuis 1945, écrit en allemand. De plus, elle est d’origine morave, de cette Europe centrale brisée par les guerres qui ont bouleversé le continent sans discontinuer sur tout le 20e siècle.

Fin juillet 2013, j’étais dans la petite librairie de Anne Ceran, à Montolieu, l’Alcyon. Il faisait un temps d’été lumineux et venteux, comme le ciel peut amener parfois depuis l’Atlantique, en cette période de l’année, des successions de cumulus extraordinairement étagés, des orages puis des matinées d’ombres fraîches et chaudes à la fois de grandes claques éblouissantes de soleil. J’aime passer chaque année à Montolieu, et particulièrement dans cette librairie – la libraire est charmante, et j’y fais toujours des découvertes parfaites.

Le 31 juillet, je sors d’une pile le petit livre de Erica Pedretti paru en 1997 chez C.Bourgois, De l’innocence, s’il vous plaît (Harmloses, bitte). Moins de 100 pages, mais des pages d’un récit frappant, l’évocation troublante de ce qui serait une époque de guerre pour un enfant perdu. Le texte est extraordinaire.

Je l’ai laissé reposer pendant plusieurs semaines, feuilletant quelques pages, me promettant un moment d’attention et de disponibilité particulières pour le lire. Continuer la lecture de « De l’innocence, s’il vous plaît »