Les lieux de la connaissance

La connaissance – et en particulier la connaissance poétique, qui est peut-être la seule fondamentale – n’est pas universelle. Elle est liée à des lieux. Il y a un lieu de connaissance et un autre lieu de connaissance et un troisième lieu de connaissance (ce n’est pas chaque fois la même chose), et la relation entre ces lieux constitue la grandeur de la connaissance. Ce n’est pas l’universalité de la connaissance qui en constitue la grandeur.

Édouard GLISSANT, sur France Culture, Tout arrive, 2e partie, 21/04/2009.
A l’occasion de la sortie de son livre Philosophie de la relation.

La ressemblance

Ramuz écrit: Je vais de partout vers la ressemblance, c’est l’Identité qui est Dieu.

Cette citation me sollicite et m’intrigue; je voudrais en creuser le sens. Comment la comprendre ? comme la profession de foi de l’artiste ? Celui qui s’approche, qui « va vers… », de partout, de tous ses sens, de tous les points du monde qui éveillent sa curiosité, … mais qui jamais n’atteint l’Identité. Sa recherche, sa quête ne sont sans doute pas dans cette Identité inaccessible. L’Identité serait-elle solitaire ? Un proverbe turc rappelle que la solitude sied à Dieu seul. La ressemblance, ce serait aussi la perfection de l’échange, de la rencontre, de la relation ? qui respecte l’irréductible altérité mais trace l’horizon de la reconnaissance.