Dire: environnement

Gérard Mairet, dans son petit ouvrage Nature et souveraineté, note [p. 16.] comment le mot même d’environnement  trace la frontière entre l’humain et le non-humain. Alors que, précisément, comme le rappelle Michel Serres1:

Oubliez donc le mot environnement, usité en ces matières. Il suppose que nous autres hommes siégeons au centre d’un système de choses qui gravitent autour de nous, nombrils de l’univers, maîtres et possesseurs de la nature. Cela rappelle une ère révolue où la Terre (…) placée au centre du monde reflétait notre narcissisme, (…). Non. La Terre exista sans nos inimaginables ancêtres, pourrait bien exister aujourd’hui sans nous, existera demain ou plus tard encore, sans aucun de nos descendants possibles, alors que nous ne pouvons exister sans elle. De sorte qu’il faut bien placer les choses au centre et nous à leur périphérie, ou mieux encore, elles sont partout et nous dans leur sein, comme des parasites.

La dépendance / l’autonomie

La coïncidence entre la pratique artistique et la physique est encore éclairée par ce que Jacques ROBIN explique ici (Changer d’ère p.204):

Plus un système vivant est autonome, plus il est dépendant. Plus il s’enrichit en complexité et entretient par là même des relations multiples avec son environnement, plus il accroît son autonomie en se créant une multiplicité de dépendances. L’autonomie est à la mesure de la dépendance.

Les 5 éléments et l’écriture coréenne

Dans la symbolique occidentale, les 5 éléments sont l’eau, la terre, le feu, l’air et l’éther.

Cfr Hartmut et Gernot Böhme, Feu, eau, terre, air – une histoire culturelle des éléments, Munich 1996.1

Il est cité par Alain CUGNO, L’air, Seuil, 1999 (p. 91):

Il s’agit de retrouver le sens de la nature à la racine du sentir humain, de mesurer combien la compréhension des éléments est aussi celle de l’homme par lui-même. Le livre retrace la théorie des quatre éléments d’Empédocle à Lavoisier et la façon dont le microcosme humain en est le miroir. La conclusion est que nous avons perdu ce lien aux éléments et que cette perte est à l’origine de la destruction croissante de notre environnement. Ce qui s’est trouvé exclu est toute la dimension symbolique, et nous avons perdu du même coup les émotions qui se disaient à travers elle. Ainsi sommes-nous passés du feu de la passion à la chimie des relations psychologiques. Continuer la lecture de « Les 5 éléments et l’écriture coréenne »