Un appel

Adam PHILLIPS, un des plus brillants psychanalystes de notre temps, a publié un passionnant petit essai intitulé Trois capacités négatives 1. Ces « capacités négatives » – être un embarras, être perdu, être impuissant – fondent notre vie, quand elles sont reconnues et assumées.

Il parle du cri et cite Freud: « La voie de décharge [c’est-à-dire le cri, l’expression émotionnelle] acquiert ainsi une fonction secondaire d’une extrême importance: celle de la compréhension mutuelle. L’impuissance originelle de l’être humain devient ainsi la source première de tous les motifs moraux. »

Il poursuit:

La première fonction du cri est de tenter d’évacuer, de décharger l’excitation, ce qui ne peut marcher. Mais la fonction seconde est un appel – un moyen de communication ou de contact du « sujet impuissant » avec la personne qui s’occupe de lui. Cela installe une compréhension avec autrui probablement parce que cela engage à chercher, à imaginer ce dont le sujet impuissant pourrait avoir besoin. (…)

Le voyage de l’âme

Nous ne pouvons courir de lieu en lieu sans perdre quelque chose, passer vite d’un endroit à l’autre toute notre marchandise et changer de travail en une minute comme il nous plaît. Rien n’est plus long à voyager que l’âme. Et c’est lentement, s’il se déplace, qu’elle rejoint le corps. (…)

Jean COCTEAU, La difficulté d’être.

Cette citation intervient dans une très belle émission d’entretien avec Claude Virilio, diffusée sur la Première (RTBF – Par ouï-dire, 20 août 2009).

Le temps perdu ?

Tu ne le sais pas encore. La musique n’est jamais du temps perdu. Elle est  la perte.

Vincent DIEUTRE, dans ce film étrange et fascinant – touchant aussi, pathétique parfois – qu’il a appelé Mon voyage d’hiver (à la minute 39’20 »). La musique y est magnifique, Schubert, Beethoven, … qui souligne cette errance dans l’hiver d’une Allemagne chargée de souvenirs, ceux du narrateur et ceux de l’Histoire, pesante.

Les 5 éléments et l’écriture coréenne

Dans la symbolique occidentale, les 5 éléments sont l’eau, la terre, le feu, l’air et l’éther.

Cfr Hartmut et Gernot Böhme, Feu, eau, terre, air – une histoire culturelle des éléments, Munich 1996.1

Il est cité par Alain CUGNO, L’air, Seuil, 1999 (p. 91):

Il s’agit de retrouver le sens de la nature à la racine du sentir humain, de mesurer combien la compréhension des éléments est aussi celle de l’homme par lui-même. Le livre retrace la théorie des quatre éléments d’Empédocle à Lavoisier et la façon dont le microcosme humain en est le miroir. La conclusion est que nous avons perdu ce lien aux éléments et que cette perte est à l’origine de la destruction croissante de notre environnement. Ce qui s’est trouvé exclu est toute la dimension symbolique, et nous avons perdu du même coup les émotions qui se disaient à travers elle. Ainsi sommes-nous passés du feu de la passion à la chimie des relations psychologiques. Continuer la lecture de « Les 5 éléments et l’écriture coréenne »