Vénérer la réceptivité

Noté ceci, dans Conférence n°6, p. 187 (Livane PINET-THELOT, Approche de Palézieux), qui éclaire une façon de comprendre l’attention et propose la « réceptivité » comme voyance.

Plutôt que de l’application, qu’une attention active, il faut, comme dit Shitao dans ses Propos sur la peinture du moine Citrouille-amère, vénérer la réceptivité. Autrement dit, il ne faut pas chercher à rendre le motif dans ses détails, à lui être fidèle en apparence; mais il faut devenir voyant: se laisser pénétrer par l’essentiel de ce qu’il est, sous l’apparence, afin de lui être fidèle en vérité.

La vigilance du corps

L’œuvre d’art n’est pas académique, elle n’obéit à aucun dessein préconçu et n’exprime que la vénération extrême de la réceptivité ou, plus trivialement, de la vigilance extrême du corps vivant qui voit, écoute, devine, bouge, respire, chante. Les émotions de la vie ne sont au fond que des pas, confiait la grande danseuse Sylvie Guillem, je considère mon corps comme un instrument de découverte… Il faut parvenir, à chaque fois, à s’étonner, à se découvrir.

Paul VIRILIO, Ce qui arrive, p. 71