La connaissance comme trajet

En décembre 2002, Paul VIRILIO est l’invité d’une émission de France Culture. Il y parle de la vitesse et du mouvement. Je note au vol certains de ses propos.

La connaissance est liée non seulement à un objet, mais aussi à un trajet. Tout est aujourd’hui en mouvement. Dis-moi ton trajet, je te dirai qui tu es. La victoire est dans le mouvement, dans la vitesse. Nous vivons dans un monde de l’instant, de la relation instantanée1Ce qui prédomine donc : la figure du danseur.

Dans la répétition

Toujours on parle de l’attrait de « l’inconnu », et ce produit continue à se vendre fort bien. Mais c’est pour les paresseux ça : l’inconnu. On ne dit pas comme dans la répétition, le mystère grandit. La femme à laquelle vous êtes retourné dix mille fois : voyez comme elle s’enténèbre et se multiplie. Le bosquet qui vous plaisait tant est devenu forêt domaniale, où il faut semer des cailloux blancs pour ne pas se perdre. Pour moi elle s’est tellement étendue que même au sommet de ma voix je ne parviens presque plus à m’y faire entendre. Chaque matin il y a de nouvelles lieues à parcourir sur ce seul visage, et des provinces entières dont je ne sais encore rien.

Nicolas BOUVIER, Le vide et le plein, p. 182

Etre conducteur

Symbole de la bonne forme : le magnétisme. Être conducteur, être traversé, être branché sur les grands circuits souterrains. Baigner dans ce que l’on fait. Comme disaient les vieux taoïstes et ensuite le zen : qu’il n’y ait pas l’épaisseur d’un cheveu entre l’acte et vous-même.

Nicolas BOUVIER, Le vide et le plein, p.46