No habrá revolución sin canción

Dans le cours de ce très beau documentaire, il est dit: Une chanson bien construite vaut 100 discours. La force de la chanson est extraordinaire, elle réveille les consciences, porte la parole et la colère, les espoirs du peuple, et s'imprime dans les mémoires. Un peu plus loin, un chanteur (JuanaFé) ajoute: Si nous sommes capables de nous réunir pour danser, pour faire la fête, alors, quand viendront les moments difficiles, il sera probablement plus simple de nous rassembler parce que nous nous reconnaîtrons comme ne faisant qu’un.

Tâchons de nous en souvenir...

« Il n’y aura pas de révolution sans chanson » est un voyage musical à travers le Chili, une réflexion sur le pouvoir de la musique et une analyse des différentes formes qu’elle a pu prendre à travers son histoire, des années 70 à aujourd’hui.

Pas de gras

Elle est magnifique, la voix de Florence Delay qui incarne, toute jeune comédienne, Jeanne d’Arc dans le film de Robert Bresson. Et très émouvant l’hommage de Marcel Bozonnet qui, à l’écoute d’un extrait1, dit à quel point cette voix le touche. Il dit combien ce qu’il ne veut pas appeler la diction, mais la manière de parler de Florence Delay est admirable: pas de pathos, « sans gras », elle va droit au sens, avec cette légère précipitation dans le débit qui file, direct, …

Je me dis, immédiatement, à l’écouter elle, à l’écouter lui ensuite, que c’est exactement « ça »: l’idéal de l’interprétation, en lecture, en musique. Aussi près que possible des mots. Rien que « ça ».
Mais, de l’expérimenter, de le travailler longuement, je mesure à quel point c’est difficile. Florence Delay ajoute, tout à la fin de l’émission, que pour elle le mot de la langue française le plus difficile à dire est le mot « oui ». Continuer la lecture de « Pas de gras »