Catastrophes nucléaires

Nous vivons à l’ère de la catastrophe, chaque homme est un porteur de la catastrophe, c’est pourquoi il faut un art de vivre particulier si l’on veut survivre.

Imre KERTESZ

Tchernobyl

Il n’y a pas de mots pour dire l’horreur de Tchernobyl, sauf ceux de Svetlana ALEKSIEVITCH dans ce livre hors du commun, La supplication, Tchernobyl – Chronique du monde après l’apocalypse. Cette supplication hurle à nos oreilles de sourds.

Il faut absolument entretenir, avec force, le souvenir de cet événement qui signe notre entrée – définitive, sans retour possible – dans le temps de la destruction. L’anniversaire de l’explosion de la centrale ukrainienne 1 a mis en ligne des images et des récits qu’il ne faut pas manquer.

En voici quelques-uns:

Et puis, presque en même temps que cet anniversaire, à quelques jours près: Fukushima.

FukushimaEt toujours, la découverte – mais plutôt un rappel, une alerte, … ? – que personne ne sait comment faire, qu’il y a de la désespérance même chez les acteurs les plus engagés, ingénieurs, techniciens, politiques, … La redécouverte de notre ignorance, de notre incurie, de notre ubris. Et ces pays ruinés, condamnés pour des décennies, voire des siècles, à la déshérence, à l’abandon, à la mort. Serions-nous entre les mains de fous ? Pire encore, sans doute.

Ce qui restera ne sera plus une situation historique, mais un champ de ruines sous lequel sera enterré tout ce qui aura été un jour de l’histoire. Si malgré tout l’homme survivait, ce ne serait plus en tant qu’être historique mais comme un pitoyable résidu: comme une nature contaminée dans une nature contaminée.

Günther ANDERS

Il faut absolument voir ceci:

et lire aussi Nadine & Thierry RIBAULT, Les sanctuaires de l’abîme – Chronique du désastre de Fukushima, Encyclopédie des Nuisances, 2012

Et continuer de veiller ! la nuit n’est pas finie…

  1. En 2011, 25e anniversaire de la catastrophe, le 26 avril 1986.