Retour à Dresde

Depuis 2013, je reviens à Dresde chaque printemps. D’une année à l’autre, le temps peut varier énormément. En ce début mai 2017, il fait froid et gris. Le soleil perce à peine quelques jours, quelques heures.

La route m’est devenue familière : Anvers, Eindhoven, Venlo, le très long contournement des villes de la Ruhr, Duisburg, Dortmund, puis le grand élan pour couvrir les 150 derniers kilomètres vers Kassel et pour atteindre enfin mon étape à Warburg. La petite ville est étonnante, perchée sur son coteau, les rues escarpées, l’église, le château.

Le lendemain, je suis en route vers Dresde et je passe ma deuxième nuit dans un petit hôtel de Reichenberg. L’église, tout à côté, sonne les heures, les demies, les quarts. Elle est très ancienne, entourée d’un cimetière où je passe beaucoup de temps à examiner les tombes et à enregistrer d’incroyables oiseaux chanteurs.

 

Un paysage italien

Scottish National Gallery, octobre 2016. Je reste en arrêt devant le petit paysage peint par Richard Parkes Bonington 1802-1828, comme devant un rêve : celui d’un monde perdu, paradisiaque. Et pourtant, l’Europe sortait des grandes années sombres du bonapartisme, des guerres incessantes. Mais quand Bonington s’installe en France (dès 1818) puis voyage en Europe (à partir de 1821), le vieux continent est provisoirement pacifié et le romantisme se déploie sur fond de restauration.

Ce paysage est italien sans doute, du moins c’est comme cela qu’il m’apparaît. Il n’est pas tout à fait exempt d’inquiétude et pourtant, au premier regard, dans l’automne de cette visite écossaise, j’y sens toute la douceur d’un rêve perdu. Partir ! Aller là-bas …

Ciels d’Edinburgh

En octobre dernier, escapade de quelques jours à Edinburgh où je n’étais plus allé depuis des années. Le temps était à la pluie mais traversé de grandes éclaircies soyeuses dans la lumière de l’automne écossais.

Voici le ciel de pluie sur la vieille ville et le château. Et voici le ciel de la bibliothèque de la Scottish National Portrait Gallery, qui m’évoque immanquablement le plafond constellé de la gare de New York, Grand Central. Correspondances stellaires dans les yeux du voyageur, que sa fatigue et le dépaysement imprévu rendent presque mystérieuses.

Voyages

Les lueurs de l’Est ne dorent pas les eaux du rivage, et les lumières de l’Ouest ne recouvrent pas l’homme qui regarde.

Seul jusqu’au destin du rivage résonne le chant de ceux qui s’en vont: Adieu, étranger aux visages enfouis.

Penti HOLLAPA, Depuis le rivage

Mes voyages, comme autant de chemins ouverts et autant de pertes. Le mystère de ce parcours. Et les écrivains voyageurs. Le premier d’entre eux: Nicolas BOUVIER [L’usage du monde], et bien d’autres, à leur façon: Jacques LACARRIERE, Ella MAILLART, Laurie LEE, Albert LONDRES, Claudio MAGRIS, …