Le roman de Dhôtel

Il y aurait tant à dire sur l’art très particulier de André Dhôtel. Je note déjà ceci, très vite [dans l’émission Une vie, une oeuvre, F.Culture, 2/01/2011]:

Il s’agit d’écrire et de raconter en ignorant toute ordonnance pour tâcher de saisir tout au moins des aperçus, rien que des aperçus.

(Dhôtel ajoute: ces minces ouvertures lumineuses qui étaient, chez Rimbaud, des visions éclatantes.)

Attendre des fissures par lesquelles le sens se manifeste.

Ou encore ceci :

Ecrire, pour trouver je ne sais quelle réponse à je ne sais quelle question.

Etc. A suivre …

Dans l’ombre des autres

Silberdistel                             Chardon argenté

Sich zurückhalten               S’en tenir
an der erde                             à la terre

Keinen schatten werfen  Ne pas jeter d’ombre
auf andere                             sur d’autres

Im schatten der anderen   Être dans l’ombre des autres
leuchten                                   une clarté

Reiner KUNZE, Un jour sur cette terre

Stockholm

Fin juin 2009, je suis allé quelques jours à Stockholm. Il faisait un temps exceptionnellement beau et chaud. Ce n’était pas mon premier voyage en Suède; j’y étais retourné quelques fois déjà, pour des réunions de travail, un rendez-vous, de très courts séjours qui ne me laissaient habituellement aucun temps libre. Cette fois-ci, c’était une sorte de pèlerinage sur les lieux où nous avions vécu, où j’avais passé quelques années de mon enfance, dans un séjour que je considère encore comme le paradis. J’ai gardé en mémoire l’adresse de cette petite maison de bois que nous habitions au début des années 60, dans la grande banlieue verte de Stockholm: 207 Hemskogsvägen à Enskede. C’est une famille avec des enfants, comme nous étions autrefois, qui y vit aujourd’hui. Je leur ai écrit, ils m’y ont invité, j’y suis allé. La maison a changé, en cinquante ans, mais à peine. Continuer la lecture de « Stockholm »

Je me défie des livres

Je me défie des livres alors que j’y passe le plus clair de mon temps. Non, je me défie de moi-même parce que les livres m’offrent, souvent, une version approchée de ma propre expérience et que je m’en remettrais volontiers à eux du soin de s’acquitter pour moi du pénible travail d’élucidation en quoi écrire consiste (…)

Pierre BERGOUNIOUX, Conversations sur l’Isle, p.17