Dresde – Albertinum

Unter italischen Himmeln

Dresde, mai 2017. Comme chaque année, je passe quelques heures dans les musées de la ville. A l'Albertinum [Galerie Neue Meister], une très belle exposition est consacrée aux artistes qui ont visité et peint l'Italie du 19e siècle: Unter italischen Himmeln. A nouveau, comme dans certain tableau vu au musée d'Edimbourg, je suis frappé par la beauté de la lumière et la douceur qui émane des paysages. Je prends quelques photos, pour tenter d'en sauvegarder la trace.

Le paysage

On tient généralement ce qu’on appelle « paysage » pour quelque chose qui se trouve « là-bas ». Toutefois, si certains éléments du paysage nous sont catégoriquement extérieurs, matériellement et mentalement, toutes les expériences réelles que nous faisons du paysage sont sélectionnées, façonnées et colorées par ce que nous connaissons.

Barrie Greenbie. Spaces. Dimensions of the Human Landscape

Le temps des grâces

Le captivant documentaire de Dominique Marchais sur le monde agricole français en ce début du 21e siècle. La rupture de l’après-guerre, la modernisation et l’industrialisation des cultures, la destruction des milieux ancestraux, la disparition des techniques et du savoir-faire immémorial, … Quel espoir, quel avenir, quel nouvel accord entre l’homme et la nature, à travers l’agriculture ?

Avec le témoignage, la belle parole de Pierre Bergounioux, notamment: Extrait

Le désir

Dans notre pratique artistique amateur, en tant que pratique collective, j’oppose depuis longtemps la logique de désir à la logique de plaisir. Les « usagers » d’un service réclament leur dû, en mesure de satisfaction (ne sont-ils pas des « clients » ?). Par contre, les « praticiens » – j’emprunte ces termes à Bernard Stiegler – en sont eux-mêmes les acteurs, mis en mouvement (« motivés » au sens propre) par leur désir. Avec des « usagers », il n’y a pas de création possible, et le plaisir reste mercenaire et compulsif (Jean Sur a ce mot: le « tout-à-l’ego »). Avec des « praticiens », tout est réalisable.

Gilles DELEUZE, dans les entretiens qu’il a eus avec Claire Parnet1, évoque le désir. Il dit notamment ceci : le désir ne s’applique pas à une personne, à un objet. Plus encore: je ne désire pas un ensemble, mais dans un ensemble.Tout désir coule dans un agencement. Désirer, c’est construire un ensemble, un agencement, une région. Il évoque Proust: ce n’est pas une femme que je désire, c’est le paysage qui l’/qu’elle enveloppe.

Les deux aspects me sollicitent : d’une part, l’agencement, l’ensemble; d’autre part, au-delà de la métaphore, la spatialisation, l’ancrage dans un « paysage ».