La différence

La question de la différence ne devrait pas se poser puisqu’elle va de soi. Pourquoi parle-t-on [aujourd’hui plus qu’autrefois ?] de la différence ? Comme si la non-différence, l’indifférenciation était la norme ? Alors que c’est bien la diversité qui est la norme du vivant. L’idéologie (noire/sombre… ?) de l’identité, du semblable, du similaire, celle de l’assimilation, du clone, a la vie dure. Le divers fait peur au lieu d’éveiller l’intérêt, de stimuler la création. Les organisations – organisations sociales, entreprises – sont, la plupart du temps, engagées dans la répétition du même. Elle est mortelle, l’incapacité de notre société occidentale à se regarder depuis un ailleurs, à s’envisager comme l’autre de l’autre. Le politique, les média, ont une très grande responsabilité sur ce sujet. Les conséquences en sont majeures – et désastreuses.  René Girard nous alerte: Là où la différence fait défaut, c’est la violence qui menace. (cité par Th.Fabre, Éloge de la pensée de midi, p. 83)

Notre voix, en propre

Dans l’usage que nous faisons de cette voix qui est la nôtre, il s’agit surtout de ne pas « jouer », mais d’être. Ne pas passer sur le mode déclamatoire ! A l’instar du comédien, c’est notre voix en propre, même si nous la prêtons, à un rôle, à une ligne mélodique. Vivre et montrer les émotions qui nous sont propres. Dans tous les cas, à travers notre voix, l’auditeur reconnaît alors sa propre voix, ses propres émotions, son souffle, ses gestes, alors que, au départ, ni la voix, ni le geste, ni la posture ne lui sont familières, encore moins semblables. Pourtant notre voix, notre souffle, notre geste sont fondamentalement lui-même, son humanité reconnaissable.