No habrá revolución sin canción

Dans le cours de ce très beau documentaire, il est dit: Une chanson bien construite vaut 100 discours. La force de la chanson est extraordinaire, elle réveille les consciences, porte la parole et la colère, les espoirs du peuple, et s'imprime dans les mémoires. Un peu plus loin, un chanteur (JuanaFé) ajoute: Si nous sommes capables de nous réunir pour danser, pour faire la fête, alors, quand viendront les moments difficiles, il sera probablement plus simple de nous rassembler parce que nous nous reconnaîtrons comme ne faisant qu’un.

Tâchons de nous en souvenir...

« Il n’y aura pas de révolution sans chanson » est un voyage musical à travers le Chili, une réflexion sur le pouvoir de la musique et une analyse des différentes formes qu’elle a pu prendre à travers son histoire, des années 70 à aujourd’hui.

Le corps au travail

Il y a une musique dans le corps humain comme dans le corps des animaux. Il y a une musique, je l’ai reconnue dans mon corps pendant ma vie d’ouvrier, les années de travail vendu: dans la journée, quand le corps était entièrement soumis au travail, la répétition des mêmes gestes finissait par prendre un rythme musical et le corps était mieux à même de soutenir l’effort s’il avait ce rythme musical en lui. Et quand on en prend conscience, on se met à chanter, non pas pour exprimer sa joie ou parce qu’on est heureux, mais parce que le corps a besoin de ce rythme qui le fait monter à la surface. Finalement la tête s’en aperçoit et commence à chanter dans le rythme que le corps lui suggère. Il y a une partition musicale que déploie le corps au travail.

Erri De Luca, entretien avec Laure Adler, in L’entretien n°2.

Improvisation

En travaillant avec Martha Rodezno.

Elle nous rappelle « la main » de l’improvisation, à entendre comme les 5 doigts [5 éléments, à nouveau ?] de cette main:

  • le mouvement
  • la respiration
  • le son
  • l’imagination
  • la communication

Tout marche ensemble, et rien n’a lieu véritablement s’il manque un des cinq. C’est l’improvisation du danseur, du chanteur, du musicien, …

Elle utilise cette image intéressante: il ne suffit pas de mettre les ingrédients dans la marmite, il faut aussi du feu sous la marmite, pour que « ça prenne ». En d’autres termes, il est indispensable de générer une action, de donner de l’énergie pour que quelque chose se passe. Le lâcher-prise, oui, mais pas au détriment de l’engagement énergétique, de l’investissement dans l’action. Et cet engagement est corporel, physique. Si l’improvisation a besoin d’une forme de lâcher-prise (ou comment oser …), il ne fonctionne pas dans la pure écoute passive, mais dans cette « réciprocité actuante » où chaque danseur, acteur, musicien improvisateur est actif, à un niveau d’énergie suffisant pour être présent à soi et présent à l’autre.

Et la qualité du rapport à soi, authentiquement – mais comment l’évaluer, comme la mesurer ? – c’est surtout l’engagement, le choix délibéré de ne pas priver l’autre de soi-même.

L’expressivité du sensible III

Après L’expressivité du sensible I et II, voici la première et courte présentation du travail que nous proposons aujourd’hui, Thierry Heynderickx et moi, aux chanteurs, chefs de chœur et ensembles constitués. C’est une première approche, un chantier que nous souhaitons développer, dans la ligne de ce que j’ai explicité dans les deux premiers posts.

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