Il y a plus de chemins et d’horizons dans le tremblement et la fragilité que dans la toute-force.
Edouard GLISSANT, L’intraitable beauté du monde.
Il y a plus de chemins et d’horizons dans le tremblement et la fragilité que dans la toute-force.
Edouard GLISSANT, L’intraitable beauté du monde.
Cette impossibilité à dire absolument la création, cette marche nocturne et tâtonnante vers un point d’eau que la fugacité, la précarité mais aussi la lourdeur de la condition humaine vous interdisent à tout jamais d’atteindre est sans doute le plus grand cadeau qu’un vivant puisse faire à son semblable.
Nicolas BOUVIER, Holan, p. 27
(…) l’écriture pour nous c’était de trouver cette chose inconnue en nous, comme quelqu’un qui a un coffre-fort chez lui, or la clé est cachée dans le coffre et il doit l’ouvrir !
Maurice CHAPPAZ, A-Dieu-vat ! Entretiens
Le mot qui me convient le mieux, pour définir le lien entre deux personnes dans le contexte de l’enseignement, c’est celui d’imprégnation. Permettre que les processus de transmission soient des processus de compréhension physique et intellectuelle, d’imprégnation, et non des modèles de reproduction. Cet état de perméabilité à l’état de l’autre suppose de créer des conditions de transmission indirecte, où confiance et engagement réciproques sont nécessaires. L’idée de penser à une transmission par imprégnation permet de ne pas anticiper le moment où une chose va se passer, se transmettre, mais donne une chance au temps. L’imprégnation demande un rapport au temps plus lent, un rapport qui est moins dans l’efficacité immédiate, mais crée une valeur d’enracinement. (…) S’imprégner, c’est être autant sensible à la place et au moment de l’inscription qu’à sa transmission.
Mathilde MONNIER et Jean-Luc NANCY, Allitérations, conversations sur la danse, p. 50-51