Ce que nous ne voulons pas

Sans doute ai-je déjà tout écrit sur ce nous d’avant la maison, ce nous de nos années cinquante-soixante dont la lutte s’était concentrée exclusivement sur la prise de conscience et le refus de ce que nous ne voulions pas pour rester disponibles à ce que nous ne savions pas. Au contraire de ce que l’on prétend généralement, en effet, savoir ce qu’on veut c’est déjà accepter de limiter sa vie au connu, alors que savoir ce qu’on ne veut pas ouvre sur les surprises impensées de la vie. Bien sûr cela demande certainement beaucoup de courage – osons le mot – car l’édification sociale vous engage à limiter au connu le « sens » de la vie, alors que s’offrent à vous les champs illimités d’une façon d’être et d’exister sans autre modèle que les pulsions secrètes et incernables de votre personnalité.

Rezvani

Notes sur Dresde – Juin 2013

Parti de Lille sous le soleil revenu. Peu à peu, vers l’est, le temps se dégrade. Il ne fait plus que 11 ou 12 degrés. Pluie, brouillard sur les crêtes. Je roule plus de sept heures avant d’atteindre Erfurt. Il fait gris et froid. Depuis Cologne, je n’ai traversé, me semble-t-il, que des forêts, immenses, à perte de vue. Pays d’arbres et de collines.
A Erfurt, la nuit est violemment essorée par un vent de tempête. Il fait toujours gris et glacial. Ce matin du 2 juin 2013, huit degrés seulement. Je roule vers Weimar, que je traverse, sans en voir rien: tout est triste et désert. Sans doute ne suis-je pas au bon endroit. Puis la route encore, à travers d’autres hautes collines, avec des points de vue magnifiques. J’arrive à Naumburg, où j’avais dormi l’an dernier – il y faisait alors un temps splendide – dans le parfum entêtant des tilleuls. Je revois la ville, dimanche matin, quasi déserte. La cathédrale se visite à partir de midi. Elle est toujours aussi incroyablement impressionnante. J’attendrai.

Dresde.
Hochwasser, inondations de l’Elbe. Tout le monde se mobilise pour entasser des sacs de sable, on fait la chaîne mais, tôt le lendemain, le rempart est submergé, il faut recommencer un peu plus haut. Il pleut sans cesse, les ponts seront peut-être fermés, qui nous empêcheront alors d’aller dans la vieille ville, puisque nous sommes sur la rive droite.

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