Livres et bibliothèques

La revue Conférence présentait naguère (n°24, printemps 2007) quelques pages consacrées aux livres et à la lecture, avec des contributions de Giuseppe Pontiggia, Maurice Chappaz, François Debluë, Brian Stock.

Christophe Carraud a choisi, traduit et présenté les pages de Giuseppe Pontiggia sous le titre Livres et bibliothèques. Je ne peux que vous encourager à vous y plonger – voir le site de Conférence. L’accès à l’intégralité des textes exige de s’abonner, mais c’est une dépense largement compensée par un vrai bonheur de lecture. N’hésitez pas ! Pontiggia, écrivain, critique littéraire, admirable érudit est plein d’humour. Sa passion des livres est illustrée ici dans une suite jubilatoire de petits chapitres. Les intitulés en constituent le programme: Enfer et paradis de la librairie ancienne / Catalogues et vices / Sur l’achat des livres /  Voyages aux alentours / De la fureur d’avoir des livres et de les accumuler / Bibliothèques en flammes / « Lisez-vous un livre par an ? » / Le livre comme expérience / Hesse et la bibliothèque universelle / L’utile littéraire / Le chien et la tortue / L’utile pour le lecteur / Goûteurs de livres / Lecture créative / Auteur, lecteur et non lecteurs / La réception de la littérature / Entretien éclair / L’orgueil de l’ignorance / Sur la réanimation d’un vice / Un livre pour la nuit / L’exposition d’Isis / Lire.

Il y a là 50 pages de pure jouissance pour les amateurs de livres.

Par ailleurs, profitez-en pour explorer le site consacré à Pontiggia.

Vénérer la réceptivité

Noté ceci, dans Conférence n°6, p. 187 (Livane PINET-THELOT, Approche de Palézieux), qui éclaire une façon de comprendre l’attention et propose la « réceptivité » comme voyance.

Plutôt que de l’application, qu’une attention active, il faut, comme dit Shitao dans ses Propos sur la peinture du moine Citrouille-amère, vénérer la réceptivité. Autrement dit, il ne faut pas chercher à rendre le motif dans ses détails, à lui être fidèle en apparence; mais il faut devenir voyant: se laisser pénétrer par l’essentiel de ce qu’il est, sous l’apparence, afin de lui être fidèle en vérité.

Ma table de travail

Roses PalJ’ai sous les yeux, quand je travaille, ces roses de Palézieux. J’ai acheté cette petite gravure à Genève, par une après-midi d’hiver. Elle m’accompagne de son or et éclaire doucement le bureau sur lequel j’écris.

La revue Conférence a rendu de fréquents hommages au dessinateur, dans plusieurs numéros. Les éditions de Conférence ont aussi publié plusieurs livres d’exception, avec des gravures de Gérard de Palézieux: notamment un texte de Maurice Chappaz (Voici le garde-voie) et un texte de Philippe Jaccottet (Très peu de bruit).

Jaccottet a publié chez Fata Morgana (2005) ce petit hommage: Remarques sur Palézieux. Il y écrit notamment:

(…) des objets nourris, caressés, comme approfondis par le temps, des objets immobiles, arrêtés, et que voilà rassemblés dans une chambre qu’on ne voit pas mais qu’on devine silencieuse, fermée (et le paysage lui-même a souvent quelque chose d’une chambre), arrangés avec un soin patient, un tendre respect, sur une table, comme sur un autel domestique, pour un culte sans éclat, rendu à voix basse à une divinité silencieuse et sans nom.

Pour aller plus loin, voyez aux éditions de La Dogana, la très belle monographie consacrée à Palézieux.